Lariam ses usages effets secondaires et précautions à considérer

Le Lariam, dont le principe actif est la méfloquine, est un médicament essentiel dans la lutte contre le paludisme, une maladie infectieuse grave causée par des parasites transmis par les moustiques. Particulièrement pertinent pour les voyageurs se rendant dans des zones endémiques et pour les populations résidant dans ces régions, le Lariam offre une protection efficace et un traitement fiable contre cette affection potentiellement mortelle. Ce guide détaillé vise à fournir une information complète sur ce médicament, ses utilisations, son mode d’action, et les précautions à observer pour garantir son bon usage.

Le paludisme, également connu sous le nom de malaria, est une préoccupation majeure de santé publique à l’échelle mondiale, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Les symptômes peuvent varier de légers à très graves, incluant fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires, fatigue, nausées et vomissements. Dans les cas sévères, la maladie peut entraîner des complications graves affectant les organes vitaux et, sans traitement SANS DELAI, la mort. Le Lariam joue un rôle crucial en offrant une solution préventive (prophylaxie) et curative, contribuant ainsi à réduire l’incidence de cette maladie et à protéger la santé des individus exposés.

Comprendre le Lariam : Principe actif et mode d’action

Le Lariam est un antipaludique de synthèse appartenant à la classe des 4-méthoxyquinolines. Son principe actif, la méfloquine, agit en ciblant les formes érythrocytaires (présentes dans les globules rouges) des parasites Plasmodium, responsables du paludisme. Son mécanisme d’action précis est complexe mais il est généralement admis que la méfloquine interfère avec le métabolisme de l’hème à l’intérieur des parasites. Les parasites digèrent l’hémoglobine des globules rouges de l’hôte, produisant ainsi des molécules d’hème toxiques. Normalement, ces molécules sont détoxifiées par le parasite. La méfloquine empêcherait ce processus de détoxification, entraînant une accumulation d’hème toxique qui endommage fatalement le parasite.

L’efficacité de la méfloquine est particulièrement notable contre les souches résistantes de Plasmodium falciparum, la forme la plus dangereuse du parasite, qui est responsable de la majorité des cas de paludisme grave et des décès. Cette caractéristique rend le Lariam un choix important pour la prophylaxie et le traitement dans les régions où la résistance aux autres antipaludiques est devenue un problème.

Indications principales du Lariam

Le Lariam est indiqué pour les deux objectifs principaux suivants :

• Prophylaxie du paludisme : Prévention de la maladie chez les personnes se rendant dans des zones où le risque de contracter le paludisme est élevé. Il est particulièrement recommandé pour les voyageurs en France et ailleurs qui se rendent dans des régions à forte transmission, y compris celles où les parasites sont résistants à d’autres médicaments courants.

• Traitement du paludisme : Traitement des crises aiguës de paludisme, en particulier celles causées par Plasmodium falciparum, y compris les souches résistantes à la chloroquine. Il peut également être utilisé pour traiter les infections dues à d’autres espèces de Plasmodium.

Caractéristiques du Lariam

Utilisation et posologie du Lariam

La posologie et le mode d’administration du Lariam varient en fonction de l’indication (prophylaxie ou traitement) et du poids du patient. Il est impératif de suivre scrupuleusement les instructions d’un professionnel de santé pour garantir l’efficacité et minimiser les risques d’effets indésirables.

Pour la prophylaxie (prévention)

Pour la prophylaxie, le Lariam est généralement pris une fois par semaine. Il est recommandé de commencer le traitement 1 à 2 semaines avant l’arrivée en zone endémique pour s’assurer que le corps s’adapte au médicament et que des niveaux protecteurs sont atteints. Le traitement doit être poursuivi pendant toute la durée du séjour en zone à risque et pendant 4 semaines après le retour. Il est important de prendre les comprimés avec de la nourriture et un grand verre d’eau pour améliorer l’absorption et réduire le risque de troubles gastro-intestinaux.

Pour le traitement

Pour le traitement d’une crise de paludisme, la posologie est généralement plus élevée et le traitement est administré en une ou plusieurs doses réparties sur une courte période. Le fait de prendre le médicament avec de la nourriture est également recommandé. En cas de vomissements dans l’heure suivant la prise, il est conseillé de reprendre la dose.

Précautions d’emploi et contre-indications

Comme tout médicament puissant, le Lariam présente des précautions d’emploi et des contre-indications. Il est crucial d’informer votre médecin de tous vos antécédents médicaux, en particulier si vous avez des antécédents de troubles psychiatriques (dépression, anxiété, psychose), d’épilepsie, de problèmes cardiaques, de maladies hépatiques ou de troubles de la conduction cardiaque. Le Lariam est généralement contre-indiqué chez les personnes ayant déjà eu des troubles psychiatriques graves, des antécédents de convulsions, et chez les personnes présentant une hypersensibilité à la méfloquine ou à des composés apparentés.

Il est également important de noter que le Lariam peut interagir avec d’autres médicaments, notamment certains antiarythmiques, bêta-bloquants, inhibiteurs calciques, antidépresseurs, antipsychotiques et anticoagulants. Une évaluation complète par un professionnel de santé est essentielle avant de débuter tout traitement par Lariam.

Effets secondaires potentiels du Lariam

Les effets secondaires du Lariam peuvent varier en intensité et en fréquence. Les effets indésirables les plus couramment rapportés incluent:

• Effets gastro-intestinaux : Nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales.

• Effets neurologiques et psychiatriques : Vertiges, maux de tête, insomnie, cauchemars vifs, anxiété, dépression, troubles de l’humeur, confusion. Des cas plus rares mais graves de psychose, d’hallucinations et de convulsions ont été rapportés. Il est essentiel de signaler immédiatement tout symptôme neurologique ou psychiatrique inhabituel à un professionnel de santé.

• Autres effets : Éruptions cutanées, démangeaisons, perte d’appétit, fatigue, altérations des tests hépatiques.

En raison de la possibilité d’effets neurologiques et psychiatriques, il est recommandé d’évaluer le rapport bénéfice/risque du Lariam, en particulier pour les personnes occupant des postes nécessitant une vigilance mentale accrue (par exemple, pilotes, conducteurs de machines lourdes). En cas d’apparition de symptômes psychiatriques ou neurologiques, l’arrêt du traitement doit être envisagé et un avis médical immédiat est requis.

Questions Fréquemment Posées sur le Lariam

1. Combien de temps faut-il prendre le Lariam avant de partir en voyage ?

Il est recommandé de commencer à prendre le Lariam 1 à 2 semaines avant votre départ pour une zone à risque de paludisme. Cela permet à votre corps de s’habituer au médicament et d’atteindre des niveaux suffisants pour une protection efficace. Il est crucial de consulter votre médecin pour une prescription personnalisée et des conseils de voyage.

2. Pendant combien de temps dois-je continuer à prendre le Lariam après être revenu d’une zone à risque ?

Vous devez continuer à prendre le Lariam pendant 4 semaines après votre retour d’une zone impaludée. Cette période de post-exposition est essentielle pour couvrir la durée d’incubation potentielle du parasite et garantir une protection complète, même si vous avez été exposé peu avant votre départ.

3. Le Lariam protège-t-il contre tous les types de paludisme ?

Le Lariam est efficace contre une large gamme de parasites Plasmodium, y compris Plasmodium falciparum, la souche la plus virulente et souvent résistante à d’autres antipaludiques. Cependant, aucune prophylaxie n’offre une protection à 100%. Il est donc toujours important de prendre des mesures de protection supplémentaires contre les piqûres de moustiques (répulsifs, moustiquaires, vêtements longs).

4. Que faire en cas d’oubli de prise d’une dose de Lariam ?

Si vous oubliez une dose hebdomadaire de Lariam et que vous vous en rendez compte dans les 24 heures, prenez la dose dès que possible. Si plus de 24 heures se sont écoulées, ne doublez pas la dose mais prenez simplement la prochaine dose à l’heure prévue. Il est important de maintenir un calendrier régulier. En cas de doute, consultez votre professionnel de santé.

5. Y a-t-il des aliments ou des boissons à éviter lorsque l’on prend du Lariam ?

Il est recommandé de prendre le Lariam avec de la nourriture et un grand verre d’eau pour optimiser l’absorption et minimiser les effets secondaires gastro-intestinaux. Il n’y a pas d’aliments spécifiques à éviter, mais il est toujours conseillé de maintenir une alimentation équilibrée et une bonne hydratation. Discutez de toute préoccupation diététique avec votre médecin.

6. Le Lariam peut-il être utilisé chez les enfants ?

Oui, le Lariam peut être utilisé chez les enfants pour la prophylaxie et le traitement du paludisme, mais la posologie doit être ajustée en fonction de leur poids corporel. L’utilisation chez les très jeunes enfants ou les nourrissons doit être évaluée attentivement par un médecin, compte tenu des risques potentiels et des bénéfices, ainsi que des alternatives disponibles.

7. Quels sont les signes indiquant que je dois consulter un médecin après avoir pris du Lariam ?

Vous devez consulter un médecin immédiatement si vous développez des symptômes neurologiques ou psychiatriques graves tels que dépression accentuée, anxiété sévère, agitation, crises de panique, confusion, hallucinations, convulsions, vertiges intenses, ou si vous avez des pensées suicidaires. Tout signe d’une réaction allergique grave (éruption cutanée étendue, gonflement du visage/de la gorge, difficultés respiratoires) nécessite également une attention médicale urgente.

Conclusion

Le Lariam représente une option thérapeutique et prophylactique précieuse et efficace dans la lutte contre le paludisme, en particulier pour les voyages et résidences dans des zones à haut risque. Sa capacité à combattre les souches résistantes de Plasmodium falciparum en fait un médicament essentiel. Cependant, son utilisation doit être soigneusement évaluée par un professionnel de santé en raison de ses effets secondaires potentiels, notamment neurologiques et psychiatriques. Une information complète, une adhésion stricte aux instructions de posologie et une vigilance face aux effets indésirables sont cruciales pour garantir la sécurité et l’efficacité de ce médicament. Toute personne envisageant d’utiliser le Lariam devrait avoir une discussion approfondie avec son médecin pour évaluer si c’est le choix le plus approprié pour sa situation individuelle.